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ACTUALITÉ

Clip « Maria Galanda » – sorti le 1er janvier 2025

Jan 2, 2025 | Clip/Single

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Clip « Maria Galanda » – sorti le 1er janvier 2025

Chronique «making of» du clip Maria Galanda de Manu Shamba par  Hervé Lesserteur

Salut Manu,
Alors voilà, ce soir c’est un peu particulier, pas de «tout d’abord bonjour», pas de voussoiement de circonstance, c’est autre chose, une autre forme que je ne connais pas encore. Une chronique, je t’en ai déjà écrit une il y a quelques temps, et depuis de l’eau à couler sous les ponts. Pas un fleuve mais le ruisseau qui fait la rivière et tout ça, tout ça… Jusqu’à la mer que je pensais aller voir durant l’été et qui m’a
amené dans la Drôme. J’y viendrai plus tard.

A cet instant, j’aimerais avoir l’art de conteur d’un Hunter S. Thompson qui a nourri mon été des lectures de «Rhum Express» et de «Las Vegas Parano», deux chefs-d’œuvres de la littérature américaine, afin de faire de cet écrit un essai journalistique à la Gonzo qui plongerait dans le récit de «Maria Galanda», le clip. Car c’est bien de cet objet dont tu es venu discuter avant sa sortie, objet dont j’ai suivi la fabrication, deuxième clip avec Wil depuis la sortie de ton disque Patchword… Alors «On the Road»…

Biloba TV, Lily Gasc le 31 juillet.
Chouette émission, chouette artiste, fantaisiste, amusée, amusante et engagée, brillante, colorée et en colère. Comme à l’accoutumée, l’émission se poursuit un peu au bar. Lily ne reste pas, elle a autre chose à faire que de boire des coups avec quatre lascars qui décapsulent des canettes de Super Bock comme on dégoupillerait des grenades dans une autre contrée, dans une autre histoire (ah, l’influence de la littérature américaine). On discute entre nous. On passe un bout de la soirée avant d’aller s’encanailler ailleurs, dans l’ancien spot de votre émission préférée, la Bossette. Mais là n’est pas le propos. C’est à cet instant que je fais part à Wil de mes hésitations. Hésitations qui ont agité mes vacances, dieu sait pourquoi, et m’ont fait ressentir une forme de vide durant cette période. Bouh bouh bouh… recentre-toi Hervé, va a l’essentiel, laisse glisser tes doigts sur le clavier, ressent la liberté de l’ouvrage et de l’expression, rejoins le récit et laisse-le vivre sur la page. Oui, ce jour j’hésitais. J’envisageais de louer une voiture et partir direction la mer, à travers un petit road-trip en solo. Mais ces aller-retours intérieurs ne m’emmenaient nulle-part. Je ne parvenais pas à me projeter, fenêtre ouverte au vent, musiques sur l’auto-radio, senteur des pins, chaleur, petits bars, assiette du jour et jolie provençale en robe légère soufflée par le mistral… J’imaginais aussi la cohue de touristes énervés par le vent, rougis par le soleil et éreintés par la chaleur, pressés derrière des caisses de magasins d’alimentations, se faire la gueule comme à la ville, les uns accusant les autres de gâcher leurs  vacances. J’en parlais en ces termes à mes amis ici présents…

Wil : «Vendredi, Pierre et moi, on part dans la Drôme pour tourner un clip de Manu Shamba… T’as qu’à venir avec nous !»
Moi : «Dans la Drôme, je ne connais pas vraiment… Manu Shamba, oui je me rappelle, sympa le bonhomme. A première vue, tentant ce projet de clip avec vous les copains.»

Je ne prends pas de décisions le soir après une certaine heure et un certain nombre de verres (même si à priori, je me dis que c’est peut-être ce qu’il faudrait faire parfois si j’en crois Thomson), j’ai donc attendu le lendemain et la nuit qui conseille. OK les gars ! On part à quelle heure ? Vroum ! Direction «Maria-Galanda», dans la Drôme… Nos Antilles à nous… Premier arrêt à Genève où on passe prendre Manu (je ne donne pas son adresse afin de lui éviter des cohues dans sa rue) et où on accroche un vélo vert avec un klaxon en
canard à l’arrière du camping car de Wil. Ça le fait… Le bitume file derrière nous. Le canard est content. On roule tranquille pourtant. On est pas pressé, on sait qu’il va faire beau. C’est toujours le cas à Marie-Galante. On se met dans le rythme de là-bas. J’aime bien là-bas, là-bas ça sent l’ailleurs, le loin de chez soi…

Direction Grenoble, on suit Valence et après c’est à gauche. Crest, c’est le moment de faire les courses, ravioles, bières, pinard, légumes pour la ratatouille, de la bidoche pour un bon barbecue et de l’eau potable, dernière chance de ravitaillement, ensuite nous serons isolés. Notre île est planquée dans la forêt, loin des regards humains mais pas de ceux des aigles, ni des sangliers où des araignées…

Nous serons en proie aux épines des mûriers et des genevriers et allons nous faire de belles démangeaisons de «ne me quitte pas», joli petit nom donné par Wil (qui a lui aussi grandi dans la région) à ces satanées petites boules végétales qui viendront bientôt se coller à nous. Il va falloir prendre notre courage à deux mains… Mais on y est pas encore. On a tout ce qui nous faut dans le coffre. Une baleine blanche, du rhum, des sacs de jutes, une radio, un palmier, des rochers, même du papier, une plume et de l’encre. On plaisante pas. On a aussi un travelling, des drônes, douze caméras (j’exagère peut-être un peu) et des objectifs de malade pour produire le clip. Rien n’est laissé au hasard. On a même un hamac. Mais on y est toujours pas… A quelle heure on arrrive ? Où es-tu Marie ? Marie-Galante. Une buvette sur la droite, un joli patio de bois qu’on dirait du bambou. On grimpe tout droit, un chemin exigu sur la gauche et y est… Le vieux sage nous attend, c’est le papa de Manu. Sa demeure est somptueuse. Il baigne entre les livres qui arpentent les murs, les cactus qui s’élèvent au plafond… A peine arrivés, il nous propose un plouf. L’océan est derrière la maison mais aucune mouette ne crie…

Nous attendrons le lendemain matin pour plonger dans l’eau clair de la piscine. On attend le quatrième lascar. C’est Pierre. Il devrait être là vers 22h et il respectera l’horaire et devancera même les prédictions de Google. Il plaisante pas lui non plus. Sa Subaru ventile sur le parking pendant qu’il se sert une bière et une assiette de Carbo que Wil nous a préparé auparavant. Nous on a déjà mangé. On avait la dalle. Je m’envoie quelques Grimbergen, ça tape pas mal. On va se coucher. Demain on bosse, rencard à 9h pour le petit dej. Avec Pierre, on partage le salon. Il va faire connaissance avec bibi, qui grogne fort la nuit… Café, tartine et tout ce qui te fait plaisir… et plouf. Putain ! Ça c’est bon et ça réveille les bonhommes. On monte sur la bute au-dessus de la maison. On amène tout le matos. Tout se passe bien, même la baleine n’a pas sourcillé. Elle sont cool les baleines blanches qu’on se dit. Sur le chemin, on a même trouvé un bateau. On se le colletine jusqu’au site. Personne ne râle. On est tranquille à Marie-Galante. Et vas-y pour les travellings avant, les travellings arrière et vas-y pour le Mistral. Les réflecteurs qui nous promettent une jolie couleur de couché de soleil, se font défoncer par le vent, même la baleine ne tient pas en place. Le rocher et les feuilles s’envolent. On sera deux pour tenir le reflecteur qui ressemble pas mal à une aile de Wing Surf. Vas-y les bras, vas-y les jambes pour retenir le sol, mais on tient bon. Une pause à l’ombre et ça redémarre.

Le clip, vous le verrez bientôt. Du coup je dis rien. Mais les plans sont dans la boîte en temps voulu…. Ce soir c’est barbecue et ratatouille… On chante, on boit, on danse, on écoute de la musique pendant que les poires tombent aux pieds des arbres. Dimanche. Re-plouf ! Elle est pas belle la vie… Mais y a un truc que j’avais pas compris la veille. On m’avait bien montré le Mont Elu au sommet duquel on irait tourner. Mais j’avais pas compris qu’on irait à pied. Je me suis un peu lâcher la veille au soir et Pierre à piger qu’en me poussant un peu de côté j’arrêtais de grogner la nuit. Il a mieux dormi. Du coup quand à mi-chemin de cette fameuse petite montagne, on s’aperçoit qu’on oublié un truc, c’est lui qui repart. Et là aussi il nique toutes les espérances de Google pour se faire son aller-retour. La journée va être rude pour le garçon. On grimpe. Perso je dis rien mais j’ai la tête que tourne un peu. On cherche des sentiers qui ont disparus sous la végétation. Ce qu’on veut nous c’est le sommet. Sinon aucune raison d’être là. Je reste avec Wil, bientôt rejoint par Pierre, pendant que Manu tente un passage en contre-bas en regrettant sa machette. Il se trouve au sommet un bon quart d’heure plus tard. Je viens de m’acheter des chaussures de marche mais je ne les ai pas prise. Wil non plus, il porte un gros sac, moi un petit. Pas envie de faire demi-tour et de se taper les chemins de brousses. On y va tout droit. On passe par les rochers. On se tire avec des ceintures, on est solidaires les uns des autres. Une belle équipe. C’est le sommet. Les amis vont se mettre à l’ombre. Je reste un moment seul, à regretter la petite dernière de la veille au soir mais je dis rien… On est là, sur le Mont-Elu et on est content. On est venu pour des plans drônes. On est guetté par leur majesté les aigles… On fait des plans. Vous verrez le clip, moi je dis rien et de toute façon je ne l’ai pas encore vu. C’est ça le Gonzo (enfin je crois). Y a un truc qu’on verra pas à l’écran. C’est la disparition du drône de Pierre. Un putain d’engin qui est parti trop vite et que l’on a jamais revu. Pas faute de l’avoir chercher… Je rends ici hommage à l’objet et fais part de toute ma compassion à notre ami endeuillé… On est redescendu en partie sur le cul, griffés et parsemés de «ne me quitte pas». J’ai pas le temps de vous parler de tout, du studio musical que Pierre nous a installé au salon, de ces moment chouettes de partages, de la vie de château le temps d’un repas sur le chemin du retour….

Maria Galanda… Jolie chanson, beaux souvenirs et bonne route Manu Shamba.

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